Depuis quelques années, la notion de charge mentale est entrée dans le langage courant. Mais de quoi s’agit-il exactement et surtout, comment s’en alléger ?
Mise en avant par la dessinatrice de BD Emma, au travers de planches qui ont fait le buzz voici quelques années, la charge mentale est souvent restreinte au domaine ménager et vue comme un mal touchant essentiellement les mères de famille. La chercheuse québécoise Nicole Brais la définit comme « Un travail de gestion, d’organisation et de planification, qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectifs la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence. » Génératrice de stress, elle concerne en effet principalement les femmes qui, qu’elles soient mères au foyer ou actives ou les deux, s’occupent généralement de tout ce qui concerne l’organisation familiale. On parle ici plus spécifiquement de la charge mentale domestique, mais la charge mentale s’applique également au domaine du travail et les conseils prodigués ici s’appliquent à tous.
1. On accepte l’idée d’être surchargé.e
Prendre conscience qu’on souffre de charge mentale ou de surcharge mentale est important. Quand une seule personne prend en charge de penser à presque tout ce qu’il y a à faire au sein d’un ménage – ou d’une petite entreprise -, elle s’épuise, physiquement et psychologiquement. Un sentiment de fatigue permanent est donc un symptôme courant, à écouter. Il est sans doute le signe d’une surcharge ! A noter qu’on évoque souvent la charge mentale dans un ménage, un couple, une entreprise comptant plusieurs employés, mais elle peut également affecter les parents célibataires et les travailleurs indépendants.
2. On identifie les actions prioritaires
On prend le temps de lister ce que l’on fait, d’évaluer le temps que chaque action prend, on les classe selon leur nécessité, mais aussi de leur pénibilité. Cela nous permettra de distinguer les tâches essentielles, mais également celles qui le sont moins (et que vous pourrez déléguer) et même, les inutiles (que vous pourrez abandonner totalement !).
3. On arrête le multi-tasking
Vous avez l’habitude de mener plusieurs actions de front ? Arrêtez. Classez les actions par ordre d’importance et ne passez à la suivante qu’une fois la première effectuée.
4. On partage, on délègue
On fait le tour des actions et on regarde celles que l’on peut confier à d’autres sereinement (l’idée n’étant pas de charger un tiers). Vos enfants sont assez grands que pour mettre la table et la débarrasser, pour ranger leur chambre, pour vous aider dans les corvées ? Votre partenaire pourrait se charger des courses à votre place, gérer les activités extrascolaires des enfants ? Votre collègue pourrait endosser telle ou telle tâche sans être lui-même surchargé ? Autant d’exemples où vous pouvez vous alléger simplement en requérant l’aide de vos proches. Et pour ce faire, n’ordonnez pas : dialoguez, expliquez simplement votre malaise et l’aide que vous attendez d’eux. Il ne s’agit pas qu’ils aient la sensation d’être « punis », ils doivent comprendre qu’en acceptant les tâches que vous leur confiez, ils vous aideront et participeront au projet collectif, que ce soit le foyer ou la société.
N’oubliez pas non plus les aides externes : côté ménager, déléguez les corvées comme le nettoyage, le repassage, faites-vous livrer des plats préparés au moins une fois par semaine… Côté professionnel, externaliser certaines tâches chronophages.
5. Arrêtez le perfectionnisme
Souvent, on se laisse déborder car on veut s’assure que « tout sera bien fait ». Eh bien non, il vaut mieux parfois déléguer, refuser de faire certaines choses. Là encore, pensez plutôt à donner la priorité à ce qui est essentiel et surtout, écoutez-vous, soyez bienveillant.e.s avec vous-mêmes, prenez du temps pour vous ! N’hésitez pas à vous faire aider par un spécialiste.